Marché du travail, retraites : l’OCDE appelle la France à aller plus loin

Le secrétaire général de l’OCDE Angel Gurria a appelé dimanche la France à assouplir son marché du travail et à indexer l’àƒÂ¢ge du départ à la retraite sur l’espérance de vie, lors d’une émission diffusée conjointement par RFI et TV5 Monde.

Les réformes mises en oeuvre par la France "vont dans le bon sens mais est-ce qu’il faut aller plus loin ? Oui, aussi", a estimé M. Gurria, citant notamment la politique de réduction du coàƒÂ »t du travail mise en oeuvre en Allemagne.

Le secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques, qui présentera mardi à Bercy une étude sur l’économie franàƒÂ§aise, a par ailleurs critiqué de nouveau les rigidités du marché du travail hexagonal, selon lui coupé en deux entre certains salariés, "qui sont tràƒÂ¨s bien protégés, et d’autres qui n’ont rien".

Concernant la réforme à venirdu systàƒÂ¨me de retraites, M. Gurria a estimé que les FranàƒÂ§ais allaient devoir se préparer à travailler plus longtemps, "comme partout", affirmant que "le systàƒÂ¨me le plus performant aujourd’hui lie l’àƒÂ¢ge de la retraite à l’espérance de vie automatiquement, sans négociation chaque année", au lieu de fixer un àƒÂ¢ge limite fixe.

M. Gurria a par ailleurs refusé d’opposer la rigueur au soutien à l’économie. "C’est un faux dilemme, ce n’est pas austérité contre croissance", a-t-il estimé, expliquant par exemple qu’en matiàƒÂ¨re de déficit budgétaire, "la question c’est comment on alloue les dépenses, il faut naturellement privilégier les investissements, c’est le ciment de la croissance future".

Concernant l’objectif de réduction à 3% du déficit budgétaire, que la France vient de reporter à l’an prochain en raison d’une croissance moins élevée qu’espéré, il a estimé que les Etats pouvaient se donner plus de temps pour respecter leurs objectifs, si la conjoncture internationale le justifiait, à condition de ne pas les abandonner.

Enfin, le secrétaire général de l’OCDE a rejeté les appels du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg à faire baisser le niveau de l’euro et à réinstaurer une certaine dose de protectionnisme au niveau européen.

"Il ne faut pas aller vers le protectionnisme, qu’il soit commercial ou monétaire, c’est aller en arriàƒÂ¨re", a estimé M. Gurria.

"Le futur de l’Europe, d’un pays comme la France, c’est d’avoir la connaissance, l’innovation, la productivité, la science, et il faudra laisser de càƒÂ´té les activités qui étaient traditionnelles comme l’industrie manufacturiàƒÂ¨re", a-t-il dit.